par gilel Mer 10 Fév - 17:59
Cela faisait maintenant trois heures que j'attendais blotti derrière ma grille dans cet égout putride, mes articulations me faisant souffrir dans cet environnement humide.
Le silence sculptural était uniquement troublé par le clapot régulier et énervant de l'eau croupie suintant d'une canalisation rouillée.
Cela commença par un bruit diffus mais irritant, s'amplifiant progressivement. L'écho de dizaine de griffe martelant le sol en pierre de l'égout devint assourdissant.
Tout d'un coup la lumière verdâtre fut obstruée par des silhouettes qui se déplaçaient rapidement. Leur odeur fétide me parvint aux narines au moment où des coureurs d'égouts drapés dans des oripeaux déchirés traversaient mon champ de vision poursuivant un chat affolé. Des skavens plus musculeux les suivaient à distance.
Alors que je pensais qu'ils m'avaient dépassé sans me voir, l'un des skavens s'arrêta net, humant l'air et regarda dans ma direction. Je me renfonçais dans la pénombre, cachant dans ma pelisse ma besace contenant de la malepierre. Cette dernière palpitait doucement, son aura maléfique luisant à travers la jute du sac.
Le skaven s'approcha de la grille. J'étais heureux d'avoir choisi cette cachette derrière de la protection de la grille en fer scellée dans la voute de la galerie.
Subitement je sentis une présence derrière moi, et deux paires de yeux d'un jaune sale qui me fixaient sans ciller. La pénombre m'empêchait de voir le contour de leur silhouette mais vu la hauteur des yeux il y avait peu de chance qu'il s'agisse de gentilles bêbêtes !
"Coach gilel c'est toi ? "le skaven avait parlé d'une voix aiguë comparable à celle d'un enfant ... mais un enfant passablement dérangé.
"Oui" répondis je, d'une voix que je voulais assurée.
"Vous avez la malepierre" susurra t il ?
Avant que je puisse répondre, ma besace me fut arrachée par l'un des skavens me bloquant tout retraite. Voilà un gars qui devrait être doué pour arracher un ballon pensais je par devers moi.
"Il l'a" répondit une voix grinçante.
"Bien, suis moi".
La grille que je croyais scellée, pivota et je pénétrais dans l'égout principal. Tu parles d'une protection. Le guide qui m'avait conduit ici m'avait pourtant parlé d'une planque sûre. J'aurais du me douter de quelque chose en le voyant détaller aussi vite.
Je suivis le skaven, courbé, mon front heurtant la voute râpeuse, peinant à suivre le rythme de l'homme rat.
Tantôt marchant le long du ru central, tantôt pataugeant dans le liquide saumâtre je trouvais que le collecteur n'en finissait pas.Le bruit d'une chute d'eau emplit le silence imposé par les skavens. Au détour d'un angle, la galerie s'arrêta net, offrant une vue sur une salle immense éclairée par une multitude de flambeaux alimentés par des esclaves déguenillés.
L'eau tombait dans un bassin cascadant sur une volée de marches moussues. Au pied de la canalisation une étendue de dalles plus ou moins carrées entourées de barrières vermoulues accueillait un groupe de skavens. Ils se battaient pour la dépouille du chat.
J'aperçus le petit homme en gris. Il semblait en pleine discussion avec un rat ogre énorme qui secouait la tête lentement visiblement très concentré.
J'y étais ... l'antre des Black Ghosts, ma future équipe skaven.
à suivre
Dernière édition par gilel le Jeu 11 Fév - 1:55, édité 1 fois