Pénitencier d'Excellcior
Cellule de Grobaggio (Bloc G, escalier C, 3ème étage, 7ème porte à gauche après la piaule du maton)
Tard dans la nuit
Alors que je planchais sur mes schémas tactiques à la lumière des bougies de ma modeste chambre tout en siroptant un bon jus de Citrono, on frappa à ma porte si violemment que je pus apercevoir le bois de celle-ci se déformer.
-Ouais?!
La porte contre toute attente, s'ouvrit avec délicatesse, poussée par une paluche gigantesque.
C'était Ordom Jabbar, mon ogre star. Trop grand pour l'encadrement de la lourde, il avait posé un genou à terre et avait glissé sa grosse tête couverte de cicatrices et encore toute boursoufflée des chocs encaissés la veille lors de notre déroute face au FCLK du coach Spal.
-Que veux-tu Ordom? Je suis en train de bosser là.
L'ogre prit un air embêté.
-Euh...Sorry Patwon, Je viens te voir passkeu on a un problème là. Les gouars vont pas bien Patwon, sont malades.
Qu'est-ce que c'était encore que ces conneries?
-Malades? Meuh non, ils n'ont juste pas digéré la défaite d'hier. Je suis en train de chercher de nouveaux adversaires là, et tu verras, ils iront mieux dès qu'ils se retrouveront à nouveau sur le terrain.
Ordom se gratta un temps son crâne chauve avant de rassembler ses esprits pour reprendre.
-Euh non Patwon, sont tous au lit là, z'ont la fièvre.
Interpelé, j'accompagnai Ordom jusqu'au dortoire de l'équipe. L'ogre avait dit vrai, tous mes joueurs ou presque étaient alités, certains dormaient tout en trempant leurs draps de sueur, d'autres se tordaient de douleur, d'autres encore étaient en train de geindre en suppliant Nuffle de mettre fin à leurs souffrances.
-Nom d'un snotling, qu'est-ce que c'est que ça encore? Vous avez bouffé une saloperie ou bien?
Ordom, l'air toujours aussi désemparé, me regardait les yeux écarquillés.
-Euh non Patwon, on a clapé au Wéfectoiwe avec tout le monde, mais y'a que l'ékip' que son ventre y fait bleub bleub...
-Et toi? t'as rien?
Le vol énergique d'une mouche venait de capter l'attention du colosse. Plus la peine d'attendre une réponse avant les dix prochaines minutes, m'enfin il avait quand même l'air moins mal en point que les autres...
Le mal dont souffrait mes joueurs demeurait néanmoins étrange. Sans attendre, je fis monter Polo l'Apo pour qu'il use de tout son talent pour remettre mes gars sur pieds. Après tout je ne suis pas médecin. J'espère juste qu'on ne les a pas empoisonnés.
De retour très contrarié dans ma cellule, je fus à ma grande surprise accueilli par un balbusard, qui avait sans doute du se faufiler entre les barreaux de ma piaule, et qui m'attendait sagement sur ma petite table de travail, les serres solidement plantées dans mes schémas tactiques.
Il tenait dans son bec, qui d'ici avait l'air tranchant comme un rasoir, un petit rouleau de parchemin qu'il lâcha avant de prendre, non sans faire montre d'une agilité certaine, la poudre d'escampette par ma petite fenêtre.
Médusé par la visite impromptue de ce rapace de légende, je mis quelques instants à reprendre mes esprits et à m'intéresser au petit rouleau scellé qui m'avait été déposé.
Un peu fébrilement, je me saisis du parchemin pour prendre connaissance de son contenu...
Arrivé au bout de ces quelques lignes, je me rendis compte que je tremblais de tous mes membres. Bouleversé, je me laissai choir sur ma paillasse comme une vulgaire poupée de chiffon.
Vilkaard était un puissant sorcier que j'avais connu jadis. Féru de Blood bowl, il en avait fait son business. Il débusquait les meilleures équipes, ou tout du moins celles en devenir, et se chargeait de les mettre entre les mains de coachs avides de gloire et de fortune. Bien sûr, ses services avaient un prix, très élevé, et visiblement, le moment était venu pour moi de passer à la caisse...
N'en restait pas moins que la nouvelle de la défaite des Margoths avait franchi toutes les frontières à une vitesse surnaturelle. Quelqu'un s'était empressé d'aller informer Vilkaard, probablement un coup de la C.I.A, du K.G.B, du G.A.G ou que sais-je encore?
Je finirai bien par le savoir un jour, mais pour le moment, j'avais le coeur meurtri. Mes Margoths, auxquels sans m'y attendre je m'étais attaché, se mourraient, et dans quelques semaines, finiraient dans la fosse commune du pénitencier d'Excellcior.
...je ne pouvais m'y résoudre...
Bien que je m'étais promis de ne jamais le solliciter pour ce genre de choses, je me mis en tête d'aller rendre visite au plus vite à mon ami Arazur, archimage de son état, pour lui demander son aide et sauver s'il le pouvait, mon équipe du funeste sort qui l'attendait.
Au petit matin j'étais sur l'embarcadère du petit port de l'île d'Oltrokoz.
Juste avant d'embarquer pour le continent, Polo l'Apo, hors d'haleine d'avoir sprinté jusqu'ici me rattrapa.
-Coach, j'ai réussi à calmer les douleurs et faire tomber un peu leur fièvre, mais je crains que ce ne soit que temporaire. Les gars souffrent visiblement d'un mal qui sort de loin du cadre de mes compétences.
-Merci Polo, veille sur eux le temps de mon absence, je vais chercher du secours sur le continent. Je ferai tout pour être de retour le plus vite possible, dis le leur.
-Pas de souci coach, j'en prendrai soin comme si c'était mes enfants.
C'est sur ces paroles que je quittai Oltrokoz, en route pour la demeure d'Arazur, sans savoir si je reverrais mes Margoths vivants.
To be continued...
Cellule de Grobaggio (Bloc G, escalier C, 3ème étage, 7ème porte à gauche après la piaule du maton)
Tard dans la nuit
Alors que je planchais sur mes schémas tactiques à la lumière des bougies de ma modeste chambre tout en siroptant un bon jus de Citrono, on frappa à ma porte si violemment que je pus apercevoir le bois de celle-ci se déformer.
-Ouais?!
La porte contre toute attente, s'ouvrit avec délicatesse, poussée par une paluche gigantesque.
C'était Ordom Jabbar, mon ogre star. Trop grand pour l'encadrement de la lourde, il avait posé un genou à terre et avait glissé sa grosse tête couverte de cicatrices et encore toute boursoufflée des chocs encaissés la veille lors de notre déroute face au FCLK du coach Spal.
-Que veux-tu Ordom? Je suis en train de bosser là.
L'ogre prit un air embêté.
-Euh...Sorry Patwon, Je viens te voir passkeu on a un problème là. Les gouars vont pas bien Patwon, sont malades.
Qu'est-ce que c'était encore que ces conneries?
-Malades? Meuh non, ils n'ont juste pas digéré la défaite d'hier. Je suis en train de chercher de nouveaux adversaires là, et tu verras, ils iront mieux dès qu'ils se retrouveront à nouveau sur le terrain.
Ordom se gratta un temps son crâne chauve avant de rassembler ses esprits pour reprendre.
-Euh non Patwon, sont tous au lit là, z'ont la fièvre.
Interpelé, j'accompagnai Ordom jusqu'au dortoire de l'équipe. L'ogre avait dit vrai, tous mes joueurs ou presque étaient alités, certains dormaient tout en trempant leurs draps de sueur, d'autres se tordaient de douleur, d'autres encore étaient en train de geindre en suppliant Nuffle de mettre fin à leurs souffrances.
-Nom d'un snotling, qu'est-ce que c'est que ça encore? Vous avez bouffé une saloperie ou bien?
Ordom, l'air toujours aussi désemparé, me regardait les yeux écarquillés.
-Euh non Patwon, on a clapé au Wéfectoiwe avec tout le monde, mais y'a que l'ékip' que son ventre y fait bleub bleub...
-Et toi? t'as rien?
Le vol énergique d'une mouche venait de capter l'attention du colosse. Plus la peine d'attendre une réponse avant les dix prochaines minutes, m'enfin il avait quand même l'air moins mal en point que les autres...
Le mal dont souffrait mes joueurs demeurait néanmoins étrange. Sans attendre, je fis monter Polo l'Apo pour qu'il use de tout son talent pour remettre mes gars sur pieds. Après tout je ne suis pas médecin. J'espère juste qu'on ne les a pas empoisonnés.
De retour très contrarié dans ma cellule, je fus à ma grande surprise accueilli par un balbusard, qui avait sans doute du se faufiler entre les barreaux de ma piaule, et qui m'attendait sagement sur ma petite table de travail, les serres solidement plantées dans mes schémas tactiques.
Il tenait dans son bec, qui d'ici avait l'air tranchant comme un rasoir, un petit rouleau de parchemin qu'il lâcha avant de prendre, non sans faire montre d'une agilité certaine, la poudre d'escampette par ma petite fenêtre.
Médusé par la visite impromptue de ce rapace de légende, je mis quelques instants à reprendre mes esprits et à m'intéresser au petit rouleau scellé qui m'avait été déposé.
Un peu fébrilement, je me saisis du parchemin pour prendre connaissance de son contenu...
Arrivé au bout de ces quelques lignes, je me rendis compte que je tremblais de tous mes membres. Bouleversé, je me laissai choir sur ma paillasse comme une vulgaire poupée de chiffon.
Vilkaard était un puissant sorcier que j'avais connu jadis. Féru de Blood bowl, il en avait fait son business. Il débusquait les meilleures équipes, ou tout du moins celles en devenir, et se chargeait de les mettre entre les mains de coachs avides de gloire et de fortune. Bien sûr, ses services avaient un prix, très élevé, et visiblement, le moment était venu pour moi de passer à la caisse...
N'en restait pas moins que la nouvelle de la défaite des Margoths avait franchi toutes les frontières à une vitesse surnaturelle. Quelqu'un s'était empressé d'aller informer Vilkaard, probablement un coup de la C.I.A, du K.G.B, du G.A.G ou que sais-je encore?
Je finirai bien par le savoir un jour, mais pour le moment, j'avais le coeur meurtri. Mes Margoths, auxquels sans m'y attendre je m'étais attaché, se mourraient, et dans quelques semaines, finiraient dans la fosse commune du pénitencier d'Excellcior.
...je ne pouvais m'y résoudre...
Bien que je m'étais promis de ne jamais le solliciter pour ce genre de choses, je me mis en tête d'aller rendre visite au plus vite à mon ami Arazur, archimage de son état, pour lui demander son aide et sauver s'il le pouvait, mon équipe du funeste sort qui l'attendait.
Au petit matin j'étais sur l'embarcadère du petit port de l'île d'Oltrokoz.
Juste avant d'embarquer pour le continent, Polo l'Apo, hors d'haleine d'avoir sprinté jusqu'ici me rattrapa.
-Coach, j'ai réussi à calmer les douleurs et faire tomber un peu leur fièvre, mais je crains que ce ne soit que temporaire. Les gars souffrent visiblement d'un mal qui sort de loin du cadre de mes compétences.
-Merci Polo, veille sur eux le temps de mon absence, je vais chercher du secours sur le continent. Je ferai tout pour être de retour le plus vite possible, dis le leur.
-Pas de souci coach, j'en prendrai soin comme si c'était mes enfants.
C'est sur ces paroles que je quittai Oltrokoz, en route pour la demeure d'Arazur, sans savoir si je reverrais mes Margoths vivants.
To be continued...